SIRÈNE

SIRÈNE

Les sirènes : entre désir et danger

Nombreuses sont les créatures mi-hommes mi-poissons issues des cultures de tous les continents. Dès l’Antiquité, les sirènes attiraient les marins par leur chant envoûtant pour dévier les navires de leur course. Plus tard, l’imaginaire du monde occidental représente la sirène parfois comme une belle femme aux formes généreuses, à la longue chevelure ondulée et à la queue de poisson; parfois comme, une géante au visage terrible. Voir une sirène annonce une tempête, une mauvaise pêche ou même la mort... Pour les marins, cet être fabuleux, tout comme la mer qui l’abrite, symbolise à la fois l’inconnu et le danger, mais aussi la beauté et la tentation.

LE CHANT MORTEL DES SIRÈNES

LE CHANT MORTEL DES SIRÈNES

La sirène tentatrice du Moyen âge

Au Moyen Âge, la sirène mi-femme mi-poisson devient l’image du péché, de la luxure et du désir charnel. Sa queue de poisson, qui symbolise une sorte de serpent, fait d’elle un véritable démon femelle. Elle est parée parfois, des objets de la séduction : le peigne et le miroir.

L’histoire de la petite sirène, publiée en 1837, par l’auteur danois Hans Christian Andersen, embellit l’image de la sirène séductrice et maléfique. Sous sa plume, celle-ci devient fragile et vertueuse. En 1989, Walt Disney Studios reprend le conte d’Andersen. Le film est un véritable succès et obtient un Oscar.

SIRÈNE DE BARNUM

SIRÈNE DE BARNUM

De vraies « fausses sirènes »

Autrefois, les sirènes faisaient partie des spectacles ambulants : on y exhibait des enfants souffrant d’une malformation (une fusion des jambes). Dans les cabinets de curiosités à la mode, on pouvait voir des mammifères marins naturalisés à la silhouette évoquant celle des sirènes ou encore des raies séchées habilement façonnées en créatures inquiétantes.

Cet étalage d’objets insolites et d’habiles supercheries contribuait à alimenter le mythe entourant les sirènes et les monstres marins.

SIRÈNE DE BARNUM

En 1842, le cirque de P. T. Barnum pique la curiosité des foules en exhibant une étrange créature. Le canular est vite découvert. En fait, la sirène de Barnum est un torse de jeune singe cousu à une queue de poisson, recouverte de papier-mâché.

UNE TRISTE SCÈNE

Dugongs

Les pinnipèdes

Aperçus au loin sur un plan d’eau, les pinnipèdes ont pu être confondus avec... des monstres marins!

Avec leur tête dressée à la surface de l’eau, les phoques ont l’air quelque peu fouineurs et coquins. Difficile de les confondre avec d’étranges créatures! Pourtant, avec leur peau sombre et luisante et leur silhouette qui, dans l’eau, ressemble à celle des humains, toutes les illusions sont permises...

Dugongs

Cette carte postale montre la capture de deux dugongs au large d’Aden au Yémen. Les lamantins et les dugongs, de l'ordre des siréniens, seraient à l’origine de la légende des sirènes. Leur corps fuselé et lisse aurait été maintes fois confondu avec la silhouette des femmes à la queue de poisson.

UN MORSE ATTAQUE DES PÊCHEURS

UN MORSE ATTAQUE DES PÊCHEURS

Le morse, un animal redoutable!

Les hommes craignent le morse qui, lorsqu’il se sent menacé ou est blessé, peut devenir agressif et faire chavirer une chaloupe en s’appuyant sur le bord de l’embarcation. On dit qu’il peut même démolir des kayaks à coups de défenses!

Le morse du Pacifique (Odobenus rosmarus divergens), qui atteint 4 mètres pour un poids de 2 tonnes, peut être observé jusqu’au Yukon. Le morse de l’Atlantique (Odobenus rosmarus rosmarus), plus petit (jusqu’à 3,2 mètres pour un poids de 1,4 tonne), se rencontre dans les régions côtières du nord-est du Canada et dans les eaux froides de l’Arctique.

S’il est plutôt maladroit et lourdaud sur le sol et la banquise, le morse est un ennemi dangereux dans l’eau. Pour cette raison, les chasseurs préféraient l’abattre sur la terre ferme ou sur la glace.

ÉVÊQUE DE MER

ÉVÊQUE DE MER (2010)

L’évêque de mer

Le monstre en habit d’évêque est un animal imaginaire représenté dans un ouvrage de Guillaume Rondelet au 16e siècle. Certains croyaient qu’il était inspiré du phoque à capuchon ou d’un grand calmar. D’autres y ont vu le museau allongé du grenadier, un poisson commun dans les eaux norvégiennes. Cette créature fantaisiste représenterait les hauts membres du clergé – avec un certain sarcasme évidemment!

LES MORSES DES ÎLES DE LA MADELEINE

LES MORSES DES ÎLES DE LA MADELEINE

Lion de mer

Au Moyen Âge, la croyance voulait que chaque animal terrestre ait son « homologue » marin. On donne le nom de lion de mer à plusieurs espèces d’otaries, car les mâles adultes portent, comme les lions, une crinière sur leur cou renflé et leur torse.

Le lion de mer peut adopter certains comportements agressifs. C’est un animal qui vit en colonies parfois très nombreuses et qui défend activement son territoire. De rares attaques sur des nageurs ou des bateaux ont été répertoriées sur la côte du Pacifique. Ces attaques sont bien souvent causées par des humains téméraires qui tentent d’approcher d’un peu trop près ce pinnipède.

RYTHINE DE STELLER

RYTHINE DE STELLER

La rhytine de Steller

La rhytine de Steller était un mammifère marin pouvant mesurer près de 8 mètres et peser de 5 à 11 tonnes. Des restes fossiles attesteraient que cette espèce de « vache marine » aurait vécu sur les côtes de la Colombie-Britannique pendant la période préhistorique. Elle n’avait pas de dents, mais des plaques en corne lui servaient à broyer les algues.

La rhytine de Steller a été totalement exterminée par les hommes au 18e siècle. Mais la nouvelle de la découverte de cette espèce s’est vite répandue auprès des marins. On pouvait en tirer des kilos de viande et de graisse, un cuir recherché et un lait délicieux. De plus, la rhytine était très facile à chasser. En 1768, la totalité de sa population, estimée entre 1 500 et 5 000 individus, a été anéantie.